« Toucher, être touché : certains aiment, d’autres pas. Pourtant, ce sens se révèle essentiel : développement affectif, confiance en soi, atténuation du stress…De nombreuses études mettent en évidence ses effets positifs, et cela à tous les âges de la vie. Si bien qu’aujourd’hui le massage revient en force à l’hôpital, notamment dans le cadre de pathologies lourdes. Les chercheurs ont d’ailleurs découvert que ne pas apprécier d’être touché pourrait être physiologiquement : ce serait lié au mauvais développement in utero des « fibres caresses », un circuit de capteurs de la peau liés à des zones cérébrales impliquées dans les émotions et le plaisir. Or, ce toucher-plaisir, lorsqu’il fonctionne bien, favoriserait justement la sécrétion d’ocytocine, dite hormone de la confiance, et d’endorphines, aux propriétés analgésiques et euphorisantes. Pas étonnant dès lors que le fait de « se toucher ou pas » comporte aussi une dimension culturelle : si, en Occident, on se touche peu dans nos rapports sociaux, « en Afrique, la communication est inséparable du toucher », rappelle l’épistémologue Bernard Andrieu. Chez les Masai par exemple, un échange verbal s’accompagne d’une caresse des avant-bras de l’interlocuteur, une façon d’être présent à ce qui est dit, d’y associer le corps, de capter l’attention. Ainsi, le toucher devient presque un autre langage, une façon de se mettre en lien. C’est précisément se « toucher-lien » qu’explorent les nombreuses méthodes thérapeutiques manuelles proposées aujourd’hui en complément de la médecine classique, à l’image de la médecine ayurvédique en Inde, qui intègre les massages comme l’une de ses pratiques centrales de guérison. Ostéopathie, fasciathérapie, réflexologie plantaire, haptonomie, shiatsu…Utilisant tantôt la palpation ou le ressenti, ces pratiques s’adressent au corps bien sûr, pour restaurer sa mobilité, sa position dans l’espace, ou encore la circulation de son « énergie vitale » si chère à la médecine chinoise, mais aussi, de plus en plus souvent, aux émotions et au mental. Pour soigner ou prévenir les maux…… »
Article publié dans le magazine ça m’intéresse » de septembre 2016
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